samedi 30 mai 2015

Interview d'un auteur de P.O. : Vincent Pernal

PetiteBelge, membre de Parlons Livres : 
Parle nous un peu de Vincent Pernal, l'écrivain et l'homme
Vincent Pernal : L’homme, il n’y a pas grand chose à en dire, d’autant plus que je suis assez réservé et me « livre » peu. Je suis un catalan d’origine et j’habite toujours dans les alentours de Perpignan. J’ai fait des études principalement en physique et chimie et travaille aujourd’hui dans un laboratoire. Je pense être assez curieux et m’intéresser à beaucoup de choses, ce qui m’a donné matière à écrire. Je lis beaucoup aussi, enfin, c’est ce que je croyais avant de rencontrer certains membres de « Parlons Livres » !
L’écrivain n’est pour l’instant qu’un amateur qui écrit pour s’amuser dans les moments perdus où l’inspiration lui vient.


6 JC pour sauver le monde
Vincent Pernal
Ed. Mon petit éditeur 

- Quel est l'élément déclencheur qui a engendré l'idée pour ton roman ?
Il n’y a pas vraiment eu d’élément déclencheur. Depuis longtemps, j’avais en tête plusieurs embryons d’histoires. Certaines m’étaient venus suites à des lectures de romans ou de revues scientifiques ; d’autres parce que ma sœur m’avait demandé de réfléchir à des petits scenarii pour qu’elle les illustre (elle dessine plutôt bien). Au départ, ces idées étaient assez disparates. Peu à peu, l’idée des six « JC » qui veulent construire une machine à voyager dans le temps s’est imposée comme la principale. J’ai donc essayé de rattacher toutes mes autres idées à celle-là. D’après quelques lecteurs, je ne m’en suis pas trop mal sorti ! 
Par contre il y a eu un élément déclencheur pour l’écriture.
Si les idées trottaient dans ma tête, jamais il ne m’était venu à l’esprit de les rédiger ailleurs que sur des pense-bête. Une beau jour, début février 2008, on s’est lancé un défi avec une amie : écrire une nouvelle avant la fin… J’en ai écrit trois ! L’écriture des 6 JC était lancée…


Définis en un seul mot ton roman, oui qu'un seul !
Divertissant.
Si tu avais dit en deux, j’aurais répondu « globalement divertissant », clin d’œil au « guide du routard galactique » de Douglas Adams.

- Raconte nous ton roman en 6 phrases.
Six phrases c’est court ! 
Oh zut, j’en ai perdu une ! 
Oh zut, j’en ai perdu deux !… 
Dans le monde des « 6 JC » – qui peut être un futur proche ou un monde alternatif, le lecteur décidera tout seul – la société est devenue autoritariste, liberticide et inégalitaire, mais heureusement, il existe encore quelques individus non résignés, utopistes et qui croient encore et toujours en des lendemains meilleurs.
Parmi ces idéalistes, six jeunes scientifiques hors pair, leur vieux mentor et une paire d’agents secrets tentent chacun à leur façon d’améliorer les choses.
Bien sûr, leurs histoires vont se croiser et peut-être qu’ensemble parviendront-ils à leurs buts… ou pas…

- Quelle était la réaction précise de la première personne qui a lu ton livre ?
La première personne qui a lu le manuscrit entier est un de mes meilleurs amis (celui qui lit le plus parmi eux). Je ne me souviens plus exactement ces termes mais il avait aimé et il a dit un truc du genre « c’est aussi bien que pas mal de livres que j’ai lus ». Mais il a aussi rajouté qu’il y avait des parfois des phrases trop longues et des répétitions. J’ai donc fait des corrections en tenant compte de son avis, ainsi que de ceux de mes autres amis qui ont lu le manuscrit par la suite.

- Quelle était ta réaction quand tu as appris que ton livre serait édité ?
De la joie, bien sûr. D’autant plus que lorsque j’ai appris que mon manuscrit avait été sélectionné par le comité de lecture de « mon petit éditeur », j’avais essuyé de nombreux refus d’éditeurs.
Mais c’est quand j’ai reçu le livre fini, que j’ai été vraiment fier et content de moi ! J’ai mis deux ans pour écrire le livre, deux de plus à le faire lire, à le corriger… Alors quand je l’ai eu dans les mains, je me suis dit fièrement « c’est moi qui l’ai fait ! ». C’était un sentiment de satisfaction en contemplant l’aboutissement d’un projet commencé un peu par hasard.

- Partage avec nous une scène coupée de ton roman.
Dans le manuscrit initial, il y avait huit chapitres de plus, Il s’agissait de nouvelles qui n’entraient pratiquement pas dans la continuité du roman. Je les ai supprimées suite aux remarques de mes amis « lecteurs test ». Ce serait trop long de partager ici une de ces nouvelles coupées, d’autant plus qu’elles ne seront peut-être pas perdues, du moins j’espère… Voici, un extrait de l’une d’elle :

« Salut, chuis pas très grand, pas très beau à l’unanimité de mes miroirs, le teint cirrhosé, le regard bovin, les cheveux dans le vent même quand il y en a pas, et j’ai de très bonnes dents à l’unanimité de mon dentiste. J’ai un super boulot à la chaîne dans une usine qui paie pas très bien, du coup chuis pas très riche. Mes j’ai mes bons cotés et des hobbies passionnants comme regarder le sport à la télé en buvant des bières avec mes potes ou jouer des heures avec ma playgame3. Comme je n’ai pas beaucoup d’amies filles, j’ai pensé à utiliser ces merveilleux vecteurs de communication que sont le web et les sites de rencontre pour m’en faire quelques unes (ah oui, j’ai oublié de dire que quand je pense, chuis un malin mais c’est parce que j’aime pas me vanter). »
« Riche, beau, intelligent : c’est comme ça que me définissent mes chaussettes (je ne mens pas c’est écrit dessus !). Et les chaussettes ça ne trompe pas énormément puisque c’est l’éléphant qui fais ça. Si tu cherches un gars pas très collant, je peux être chaussure à ton pied… »
« Bonjour, dans mon lit, je voudrais une femme… »

Ces trois annonces, passées respectivement sur meetix.eu, nikme.org et coudunsoir.com sous les pseudonymes de Jean-Claude, Pied Beau et Têt-2, avaient été mises en ligne par Nico Lembèfi. Malgré la finesse et l’humour au second degré qu’elles démontraient, aucune ne reçut jamais de réponse (à part la troisième qui eut droit à quelques « pioche » attendus) car la photo obligatoire qui les accompagnait confirmait la première phrase de la première d’entre elles. D’ailleurs, il faut avouer qu’aucune photo ne mettait Nico Lambèfi en valeur. Un seul peintre, malheureusement mort, aurait pu réussir son portrait : Pablo Picasso. Ses yeux un peu trop rapprochés, ses pommettes et ses arcades sourcilières saillantes, son nez long et pointu, ses oreilles décollées, sa mâchoire carrée légèrement prognathe, sa peau olivâtre et ses cheveux filasses lui donnaient un faciès particulier qui ne plaisait pas a priori (et a posteriori non plus). À croire que, bébé, seule la fée Carabosse s’était penchée sur son berceau en prédisant « aucun artifice, aucun maquillage, aucun gadget ne l’aideront à être plus beau ».

En dehors de cette grosse coupe de huit chapitres, j’ai coupé par-ci par-là des dialogues inutiles comme cette phrase de Lamu dans le chapitre 9 qui disait «  Alors le chinois cessa de rire jaune. Il eut une peur bleue. Et du coup, il fut vert de rage ! » Ces autres coupures pourrait s’appeler « les blagues pourries ou les jeux de mots laids auxquels vous avez échappé » du genre dans le chapitre 27, Walter Noland aurait pu s’appeler Walter Closet que je trouvais beaucoup plus drôle, mais malheureusement pas très crédible pour un ministre, ni pour quiconque d’ailleurs…

- Si tu devais former une équipe pour construire une machine à voyager dans le temps, qui choisirais-tu et pourquoi ?
En théorie, je pense qu’il faudrait un groupe de génies tels les six héros de mon roman pour réunir les compétences nécessaires à cette impossible tâche. L’équipe comprendrait donc quelques savants fous spécialistes en mécanique quantique et autres théories farfelues incompréhensibles, des ingénieux ingénieurs super bricoleurs, des informaticiens plus que binaires et… un contorsionniste assez souple pour passer dans le trou de vers que ces grosses têtes ouvriraient !
En pratique c’est plus simple, je réunirais quelques bon amis autour d’une table ou d’une grille d’escargots. Pourquoi ? Parce qu’ensemble, grâce à notre mémoire commune, on est capable de remonter jusqu’à la maternelle !

- Si tu pouvais réellement voyager dans le temps dans le but d'améliorer notre monde, tu irais quand et tu changerais quoi ?
Ce n’est pas une question simple.
Dans mon roman, j’ai inventé un monde. Dans ma logique, et dans celle des héros du livre, il y a dans leur passé un évènement précis, une sorte de point de non retour, à partir duquel leur monde s’est dégradé de façon irréversible. Ils espèrent donc qu’en changeant ce point précis de leur histoire, ils amélioreront leur monde en le remettant sur les bons rails.
Dans la vrai vie, je ne sais pas où situer ce point de non retour. Peut-être est-ce quand l’argent a été érigé comme valeur suprême ; peut-être est-ce quand un australopithèque eut l’idée de fracasser le crâne de son congénère à coup de massue pour lui voler son bout de mammouth ; d’autres diront que c’est quand Ève croqua la pomme tendu par le serpent que tout dérapa… Si l’on en croit Ray Bradbury, dans sa nouvelle « un coup de tonnerre », il suffirait d’écraser une papillon préhistorique pour créer une toutes autre ligne temporelle pire que l’actuelle… Alors peut-être que j’irai juste me trouver moi-même à l’âge de 10 ans pour m’expliquer deux-trois choses, ça n’améliorerait pas le monde en général mais peut-être juste le mien !

- Pourquoi lire ton livre et pas un autre ?
Sur l’étagère « science fiction » de ma bibliothèque, « 6 JC pour sauver le monde » est rangé entre « 1984 » de Georges Orwell et « Globalia » de Jean-Christophe Rufin, si ça c’est pas un gage de qualité ! 
(À moins que ce ne soit qu’un hasard alphabétique… Mais sur ce coup, j’ai envie d’être sceptique et rationnel et donc de ne pas croire au hasard. « Dieu ne joue pas dés » disait Einstein…)

- Tes futurs projets d'écriture ?
À la fin de « 6 JC pour sauver le monde », il me restait quelques idées que je n’avais pas exploitées dans ce premier roman. J’avais aussi les huit chapitres coupés.
Depuis, ces idées ont pris forme autour d’un axe central. J’ai aussi retravaillé mes nouvelles coupées. Ensemble, elles constituent la base d’un second roman qui, s’il est fini dans ma tête, s’écrit petit à petit. J’espère arriver au bout bientôt.
Ce sera aussi un livre de science fiction.

- Un dernier mot, Vincent ?
Merci à toi de m’avoir permis de présenter mon livre aux lecteurs du blog « Parlons Livre ». Je les invite à jeter un œil sur la page facebook du livre (une folle originalité m’a poussé à l’appeler simplement : « 6 JC pour sauver le monde »). Ils pourront y découvrir les liens vers d’autres présentations du livre, vers le site et le catalogue de « mon petit éditeur » (où l’on peut commander le livre) et vers les critiques de blogueurs qui l’ont lu, dont celle d’une certaine petite belge !

Propos recueillis par PetiteBelge, membre de Parlons Livres

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