- PetiteBelge, membre de Parlons Livres :
Parle nous un peu de Vincent Pernal, l'écrivain et
l'homme…
Vincent Pernal : L’homme,
il n’y a pas grand chose à en dire, d’autant plus que je suis assez réservé et
me « livre » peu. Je suis un catalan d’origine et j’habite toujours
dans les alentours de Perpignan. J’ai fait des études principalement en
physique et chimie et travaille aujourd’hui dans un laboratoire. Je pense être
assez curieux et m’intéresser à beaucoup de choses, ce qui m’a donné matière à
écrire. Je lis beaucoup aussi, enfin, c’est ce que je croyais avant de
rencontrer certains membres de « Parlons Livres » !
L’écrivain
n’est pour l’instant qu’un amateur qui écrit pour s’amuser dans les moments
perdus où l’inspiration lui vient.
- Quel est l'élément déclencheur qui a engendré l'idée pour
ton roman ?
Il
n’y a pas vraiment eu d’élément déclencheur. Depuis longtemps, j’avais en tête
plusieurs embryons d’histoires. Certaines m’étaient venus suites à des lectures
de romans ou de revues scientifiques ; d’autres parce que ma sœur m’avait
demandé de réfléchir à des petits scenarii pour qu’elle les illustre (elle
dessine plutôt bien). Au départ, ces idées étaient assez disparates. Peu à peu,
l’idée des six « JC » qui veulent construire une machine à voyager
dans le temps s’est imposée comme la principale. J’ai donc essayé de rattacher
toutes mes autres idées à celle-là. D’après quelques lecteurs, je ne m’en suis
pas trop mal sorti !
Par
contre il y a eu un élément déclencheur pour l’écriture.
Si
les idées trottaient dans ma tête, jamais il ne m’était venu à l’esprit de les
rédiger ailleurs que sur des pense-bête. Une beau jour, début février 2008, on
s’est lancé un défi avec une amie : écrire une nouvelle avant la fin… J’en
ai écrit trois ! L’écriture des 6 JC était lancée…
Définis en un seul mot ton roman, oui qu'un seul !
Divertissant.
Si
tu avais dit en deux, j’aurais répondu « globalement divertissant »,
clin d’œil au « guide du routard galactique » de Douglas Adams.
- Raconte nous ton roman en 6 phrases.
Six
phrases c’est court !
Oh
zut, j’en ai perdu une !
Oh
zut, j’en ai perdu deux !…
Dans
le monde des « 6 JC » – qui peut être un futur proche ou un monde
alternatif, le lecteur décidera tout seul – la société est devenue
autoritariste, liberticide et inégalitaire, mais heureusement, il existe encore
quelques individus non résignés, utopistes et qui croient encore et toujours en
des lendemains meilleurs.
Parmi
ces idéalistes, six jeunes scientifiques hors pair, leur vieux mentor et une
paire d’agents secrets tentent chacun à leur façon d’améliorer les choses.
Bien
sûr, leurs histoires vont se croiser et peut-être qu’ensemble parviendront-ils
à leurs buts… ou pas…
- Quelle était la réaction précise de la première personne qui a lu ton
livre ?
La
première personne qui a lu le manuscrit entier est un de mes meilleurs amis
(celui qui lit le plus parmi eux). Je ne me souviens plus exactement ces termes
mais il avait aimé et il a dit un truc du genre « c’est aussi bien que pas
mal de livres que j’ai lus ». Mais il a aussi rajouté qu’il y avait des
parfois des phrases trop longues et des répétitions. J’ai donc fait des
corrections en tenant compte de son avis, ainsi que de ceux de mes autres amis
qui ont lu le manuscrit par la suite.
- Quelle était ta réaction quand tu as appris que ton livre serait
édité ?
De
la joie, bien sûr. D’autant plus que lorsque j’ai appris que mon manuscrit
avait été sélectionné par le comité de lecture de « mon petit
éditeur », j’avais essuyé de nombreux refus d’éditeurs.
Mais
c’est quand j’ai reçu le livre fini, que j’ai été vraiment fier et content de
moi ! J’ai mis deux ans pour écrire le livre, deux de plus à le faire
lire, à le corriger… Alors quand je l’ai eu dans les mains, je me suis dit
fièrement « c’est moi qui l’ai fait ! ». C’était un sentiment de
satisfaction en contemplant l’aboutissement d’un projet commencé un peu par
hasard.
- Partage avec nous une scène coupée de ton roman.
Dans
le manuscrit initial, il y avait huit chapitres de plus, Il s’agissait de
nouvelles qui n’entraient pratiquement pas dans la continuité du roman. Je les
ai supprimées suite aux remarques de mes amis « lecteurs test ». Ce
serait trop long de partager ici une de ces nouvelles coupées, d’autant plus
qu’elles ne seront peut-être pas perdues, du moins j’espère… Voici, un extrait
de l’une d’elle :
« Salut, chuis pas très grand, pas très beau à
l’unanimité de mes miroirs, le teint cirrhosé, le regard bovin, les cheveux
dans le vent même quand il y en a pas, et j’ai de très bonnes dents à
l’unanimité de mon dentiste. J’ai un super boulot à la chaîne dans une usine
qui paie pas très bien, du coup chuis pas très riche. Mes j’ai mes bons cotés
et des hobbies passionnants comme regarder le sport à la télé en buvant des
bières avec mes potes ou jouer des heures avec ma playgame3. Comme je n’ai pas
beaucoup d’amies filles, j’ai pensé à utiliser ces merveilleux vecteurs de
communication que sont le web et les sites de rencontre pour m’en faire
quelques unes (ah oui, j’ai oublié de dire que quand je pense, chuis un malin
mais c’est parce que j’aime pas me vanter). »
« Riche, beau, intelligent : c’est comme ça que me
définissent mes chaussettes (je ne mens pas c’est écrit dessus !). Et les
chaussettes ça ne trompe pas énormément puisque c’est l’éléphant qui fais ça.
Si tu cherches un gars pas très collant, je peux être chaussure à ton
pied… »
« Bonjour, dans mon lit, je voudrais une femme… »
Ces trois annonces, passées
respectivement sur meetix.eu, nikme.org et coudunsoir.com sous les pseudonymes
de Jean-Claude, Pied Beau et Têt-2, avaient été mises en ligne par Nico
Lembèfi. Malgré la finesse et l’humour au second degré qu’elles démontraient,
aucune ne reçut jamais de réponse (à part la troisième qui eut droit à quelques
« pioche » attendus) car la photo obligatoire qui les accompagnait
confirmait la première phrase de la première d’entre elles. D’ailleurs, il faut
avouer qu’aucune photo ne mettait Nico Lambèfi en valeur. Un seul peintre,
malheureusement mort, aurait pu réussir son portrait : Pablo Picasso. Ses
yeux un peu trop rapprochés, ses pommettes et ses arcades sourcilières
saillantes, son nez long et pointu, ses oreilles décollées, sa mâchoire carrée
légèrement prognathe, sa peau olivâtre et ses cheveux filasses lui donnaient un
faciès particulier qui ne plaisait pas a priori (et a posteriori non plus). À
croire que, bébé, seule la fée Carabosse s’était penchée sur son berceau en
prédisant « aucun artifice, aucun maquillage, aucun gadget ne l’aideront à
être plus beau ».
En
dehors de cette grosse coupe de huit chapitres, j’ai coupé par-ci par-là des
dialogues inutiles comme cette phrase de Lamu dans le chapitre 9 qui disait
« Alors le chinois cessa de rire jaune. Il eut une peur bleue. Et du
coup, il fut vert de rage ! » Ces autres coupures pourrait
s’appeler « les blagues pourries ou les jeux de mots laids auxquels vous
avez échappé » du genre dans le chapitre 27, Walter Noland aurait pu
s’appeler Walter Closet que je trouvais beaucoup plus drôle, mais
malheureusement pas très crédible pour un ministre, ni pour quiconque
d’ailleurs…
- Si tu devais former une équipe pour construire une machine à voyager
dans le temps, qui choisirais-tu et pourquoi ?
En
théorie, je pense qu’il faudrait un groupe de génies tels les six héros de mon
roman pour réunir les compétences nécessaires à cette impossible tâche.
L’équipe comprendrait donc quelques savants fous spécialistes en mécanique
quantique et autres théories farfelues incompréhensibles, des ingénieux
ingénieurs super bricoleurs, des informaticiens plus que binaires et… un
contorsionniste assez souple pour passer dans le trou de vers que ces grosses
têtes ouvriraient !
En
pratique c’est plus simple, je réunirais quelques bon amis autour d’une table
ou d’une grille d’escargots. Pourquoi ? Parce qu’ensemble, grâce à notre
mémoire commune, on est capable de remonter jusqu’à la maternelle !
- Si tu pouvais réellement voyager dans le temps dans le but
d'améliorer notre monde, tu irais quand et tu changerais quoi ?
Ce
n’est pas une question simple.
Dans
mon roman, j’ai inventé un monde. Dans ma logique, et dans celle des héros du
livre, il y a dans leur passé un évènement précis, une sorte de point de non
retour, à partir duquel leur monde s’est dégradé de façon irréversible. Ils
espèrent donc qu’en changeant ce point précis de leur histoire, ils
amélioreront leur monde en le remettant sur les bons rails.
Dans
la vrai vie, je ne sais pas où situer ce point de non retour. Peut-être est-ce
quand l’argent a été érigé comme valeur suprême ; peut-être est-ce quand
un australopithèque eut l’idée de fracasser le crâne de son congénère à coup de
massue pour lui voler son bout de mammouth ; d’autres diront que c’est
quand Ève croqua la pomme tendu par le serpent que tout dérapa… Si l’on en
croit Ray Bradbury, dans sa nouvelle « un coup de tonnerre », il
suffirait d’écraser une papillon préhistorique pour créer une toutes autre
ligne temporelle pire que l’actuelle… Alors peut-être que j’irai juste me
trouver moi-même à l’âge de 10 ans pour m’expliquer deux-trois choses, ça
n’améliorerait pas le monde en général mais peut-être juste le mien !
- Pourquoi lire ton livre et pas un autre ?
Sur
l’étagère « science fiction » de ma bibliothèque, « 6 JC pour
sauver le monde » est rangé entre « 1984 » de Georges Orwell et
« Globalia » de Jean-Christophe Rufin, si ça c’est pas un gage de
qualité !
(À
moins que ce ne soit qu’un hasard alphabétique… Mais sur ce coup, j’ai envie
d’être sceptique et rationnel et donc de ne pas croire au hasard. « Dieu
ne joue pas dés » disait Einstein…)
- Tes futurs projets d'écriture ?
À
la fin de « 6 JC pour sauver le monde », il me restait quelques idées
que je n’avais pas exploitées dans ce premier roman. J’avais aussi les huit
chapitres coupés.
Depuis,
ces idées ont pris forme autour d’un axe central. J’ai aussi retravaillé mes
nouvelles coupées. Ensemble, elles constituent la base d’un second roman qui,
s’il est fini dans ma tête, s’écrit petit à petit. J’espère arriver au bout
bientôt.
Ce
sera aussi un livre de science fiction.
- Un dernier mot, Vincent ?
Merci
à toi de m’avoir permis de présenter mon livre aux lecteurs du blog
« Parlons Livre ». Je les invite à jeter un œil sur la page facebook
du livre (une folle originalité m’a poussé à l’appeler simplement :
« 6 JC pour sauver le monde »). Ils pourront y découvrir les liens
vers d’autres présentations du livre, vers le site et le catalogue de
« mon petit éditeur » (où l’on peut commander le livre) et vers les
critiques de blogueurs qui l’ont lu, dont celle d’une certaine petite
belge !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire